Malgré des décennies d’efforts, la tuberculose pulmonaire (TBC) reste une cause majeure de morbidité et de mortalité à tous les âges et constitue un véritable fléau. Bien que les enfants courent un risque beaucoup plus élevé que les adultes d’évoluer vers des maladies graves et potentiellement mortelles, peu d’études pédiatriques ont décrit l’expression clinique de la TBC grave de l’enfant. Nous avons cherché à identifier les facteurs prédictifs d’une TBC grave chez les enfants.

Une étude rétrospective et comparative a été menée entre 2016 et 2022 et a inclus des enfants (âge < 18 ans) hospitalisés pour TBC. Nous avons comparé 2 groupes : TBC grave et TBC non grave.

Notre étude a porté sur 27 enfants (12 garçons, 15 filles), dont 14 avaient une forme sévère (atteinte>2 lobes : 7, bilatérale : 9, cavernes : 14, atteinte péricardique : 1, multifocale : 1). Il n’y avait pas de différence significative concernant le sexe, le tabagisme passif, les comorbidités ou le niveau socioéconomique entre les deux groupes. La TBC grave était plus fréquente chez les enfants de plus de 10 ans (p=0,001). La dyspnée était le principal signe clinique de la TBC grave (p=0,003). Les autres symptômes cliniques, le poids, la taille et le délai moyen de consultation étaient comparables entre les 2 groupes. L’atteinte du poumon droit était plus fréquente dans la TBC grave (p=0,004). L’intradermoréaction (IDR) à la tuberculine n’était positif que dans 1 cas dans la TBC grave vs 5 (p=0,048), les lymphocytes étaient plus bas (p=0,003) et les recherche de BK dans les crachats était plus souvent positif (p=0,003).

La tuberculose pulmonaire grave est plus fréquente chez les adolescents avec une atteinte plus fréquente du poumon droit. Une microscopie positive et une IDR négative peuvent également contribuer à prédire la gravité. Il convient donc de multiplier les efforts de dépistage de la tuberculose chez les enfants afin d’éviter l’évolution vers des formes graves.